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Rencontre avec Tim à Montréal en octobre 2018

À chaque rencontre avec les bienfaiteurs de Tim, des miliers de sentiments embrouillés débordent de mon cœur, il m’est impossible de les enterrer, d’être calme pour écrire mes remerciements et impressions devant des cœurs si généreux contre toute attente.

À Montréal, se tiennent deux rencontres avec Tim, l’une le 23 octobre avec ses amis et connaissances depuis dix ans au restaurant Phuong Thao.

L’autre organisée par M. Jean-Pierre Desrosiers avec ses compatriotes a eu lieu le 25 octobre au Théâtre Paradoxe.

À chacune de ces rencontres, je repense au mots “gratitude” et “grâce” qui s’entrelacent intimement aujourd’hui durant ces quelques minutes de réunion, pour s’écumer telles les mousses marines au gré des flux et reflux des vagues vers l’éternité infinie.

Parmi mille maillons, celui de Kim Thuy à Thị Bé, de Jean-Pierre Desrosiers à Sylvie Coutu, à Cécile Bonnier… et ainsi de suite que ma courte mémoire ne peut se rappeler.

L’année dernière, lors d’une levée de fonds pour la Maison Chance organisée par Madame Thi Bé, Tim était placée à côté de Mr. Jean-Pierre Desrosiers qui s’est pris de sympathie pour elle. “J’ai l’intention de prendre ma retraite, dire adieux aux levées de fonds, mais à cause de vous, des pauvres au VN je le ferai une dernière fois”.

…Avril dernier, il est allé visiter le chantier de construction de Tim, assis dans un autobus cahotant, crachant où il n’y a même pas assez de place pour ses jambes pliées, durant six heures de Saigon à Ban Mê Thuột. Et jeudi le 25 octobre, il a eu une levée de fonds pour la Maison Chance au Théâtre Paradoxe, Verdun.

À peine arrivée au Théâtre, j’étais époustouflée en raison de la “splendide, vaste et haute salle” qui en réalité n’est qu’une vieille cathédrale vendue, transformée en salle de réception par le nouveau propriétaire.

Et l’étonnement suivant est le travail d’organisation : avec cinquante bénévoles en uniforme de la Maison Chance, chacun à son poste, accueil, clercs au comptoir des cadeaux mis aux enchères, entretien, photographie … spécialité du “photographe” Đăng Khoa qui s’y trouvait, au hasard, durant son aventure à Montréal.

18h, le festin commence, sans danse, ni siège, seulement un cocktail de très petites et légères bouchées. Après les salutations de Mr Jean-Pierre Desrosiers viennent les présentations de la Maison Chance par Tim. Comme d’habitude, les auditeurs semblent hypnotisés par l’histoire féérique de la fée qui a rencontré les orphelins infortunés au bord de la route, les a ramenés, nourris et elle est restée au Viet Nam depuis 25 ans. De un à cinq, sept , dix, puis cent enfants, ensuite une école puis deux, à Saigon et à présent Dak Nong, elle continue à s’occuper des handicapés, des enfants pauvres rurales. Ces enfants qui ne savent même pas ce qu’est un robinet, étonnés ils ne comprennent pas pourquoi l’eau coule du mur, qu’est-ce qu’un bol de toilette, après les besoins, ils tirent la chasse d’eau, et y lavent leurs mains… car il y a de l’eau.

Bien que Tim ait raconté maintes fois cette histoire, je m’émeus à chaque fois et ne sens la longueur du discours!

Je pensais à Mère Teresa, elle est restée en Inde pour serrer les mourants dans ses bras, à Soeur Emmanuelle, âgée de plus de 60 ans qui a quitté confort et retraite en France pour partager sa vie avec les plus démunis et elle a rejoint un groupe de chiffonniers du Caire, vivant leur vie au milieu des ordures.

Elle ne peut se détourner des affamés, illettrés, et elle a demandé à sa supérieure la permission de vivre dans une tente d’une famille pauvre et nombreuse, pour éduquer ses enfants.

Vient ensuite la danse traditionnelle Kmère présentée par l’artiste Ravy Por dont l’habillement lui a pris une heure pour danser 5 minutes!

Le défilé des gracieux mannequins élancés dans les “áo dài” distinguées, à la fin, trois “gracieux” personnages dans des vêtements traditionnels saluent les assistants, une occasion pour rire aux éclats car ces mannequins ne sont pas du tout proportionnels ni en âge ni en silhouette avec leurs “áo dài”! Ce sont Mr. Jean-Pierre, Félix 12 ans et Cedrix 8 ans.

Le dernier point “surprise de dernière heure” du programme fut les hommages à Mr. Jean-Pierre Desrosiers. Comme c’était sa dernière campagne de financement, Madame Cécile Bonnier, représentante des organismes subventionnés dans le passé, lui adressait les remerciements.

Au défilé succède la vente aux enchères criées dirigée par l’artiste Armando Betti, le supposé (en plus des encans silencieux, cadeaux des bienfaiteurs et ceux de M. Jean-Pierre ramenés de son voyage en Asie). Franchement, je n’arrivais pas à saisir ni les offres ni les prix augmentant parce que Mr Betti parle si rapide.

Le prix le plus élevé de cet encan était le cocktail avec la célèbre écrivaine Kim Thuy à Montréal, dont le prix départ est 1500$ jusqu’à 7000 $, le plus offrant proposé par Mr Christian Leduc, Vice-président du Cirque Éloize et Mr Jean-Pierre Desrosiers.

Et le dernier prix était le séjour d’une semaine logé, nourri par La Maison Chance …à Dak Nong! Le prix de départ est de 1500$, même si M. Jean-Pierre a amadoué par un voyage de 6 heures jambes pliées de Saigon à Dak Nong, mais semble-t-il que le public n’en est pas très enclin, alors la famille Maison Chance réagit, Cédrix, le fils de Minh la trésorière a proposé de 1500 à 3000$ offerts par son père; c’est ce qui a provoqué le rire général! Une promesse pour Dak Nong car depuis 10 ans aucun membre de la famille Minh n’est retourné visiter la Maison Chance!!

Tard dans la nuit, les invités sont presque tous rentrés, les deux artistes québécois Laurent Paquin et Simon Boudreault terminent le festin à 21 heures.

Les remerciements de Cécile Bonnier restent résonner encore dans mon cœur.

Oui, merci Tim, merci Mr Jean-Pierre, merci tous nos bienfaiteurs,

Hommage à Jean-Pierre

Cécile Bonnier

Jean-Pierre Desrosiers…

La philanthropie est un acte de générosité envers l’autre. C’est un soutien à la bienfaisance. C’est un geste bienveillant.

La bienveillance est un mot qui ne se retrouve pas dans le top ten des termes à la mode.

Dommage

Parce que la bienveillance fait du bien.

Je propose ce soir qu’on s’engage tous ici à la remettre sur la map en commençant par la célébrer. Mais toi. Jean-Pierre… je sais que tu y crois et que tu as célébré la bienveillance de la bienfaisance en masse.

Aujourd’hui est une journée colossalement importante, puisque nous en sommes à ta dernière soirée bénéfice (supposément)

Tu as depuis une quinzaine d’année porter ta bienveillance au secours de tant d’organismes culturels et sociaux, y’a une multitude de gens pour qui tu as fait la différence et je me fais le porte voix, ce soir. De tous ces gens qui ont besoin, qui veulent …te dire merci pour ton ouverture, ta curiosité, pour ton appui sans doute, pour ta générosité qui nous ont convaincus chaque fois qu’à tes côtés… on y arriverait.

Merci d’avoir accompagné, défendu, tenu à bout de bras des structures qui participaient à la mise en oeuvre de nos rêves offerts, fragiles, des rêves lancés dans l’univers qui avaient besoin d’une épaule a la roue forte et immense.

Merci d’avoir déposé ces rêves dans l’ecran du réel en retapant pour la eme fois des milliers de courriels que tu renvoyais encore et encore afin de convaincre, afin d’y arriver …afin de provoquer la responsabilité de chacun, la générosité nécessaire à la réalisation de ces rêves.

Merci d’avoir placés tant de fois dans tes conversations, certains – les que tu m’achètes une table pour tel …c’est important, une couple de billets pour l’autre, tu peux pas me refuser ça «merci d’avoir éveiller des milliers de conscience à la difference qu’on peut faire dans une cause.

Depuis 15 ans, tu as bien communiquer l’idée que …. quand on se parle et qu’on s’entraîne, quand on y met un grain de selfie chacunà plusieurs fois, on y arrive …

Tu y es arrivé souvent, très souvent Jean-Pierre.

Mais, on s’entend que ça prend un bon levier, je dirais.

T’sais, ça prend un jack, un bon jack pour lever la structure du char.

Tu as donné de la lumière en masse, du feu à plusieurs pour ne pas dire que t’as restarter le lire de l’engine souvent …tu as maintes fois relever les manches pis t’as donné du gaz en masse, t’as changer des roues en masse, t’as mis de l’huile dans le moteur de ben des organismes qui en avalent besoin parce que l’aéronautique nous a appris que pour s’élever, çà prend du gaz, parce que c’est ben beau la philanthropie…mais c’est une job très concrète, puis si on se met pas les deux mains dedans réellement, le char avancera pas, pis on ira pas plus loin, pis le voyage lovera pas.

Merci d’avoir propulsé tant de projets vers l’avant ou vers le haut. Merci pour ces milliers de tapes dans le dos qui font chaud au coeur, qui restarte les moteurs…Merci d’avoir permis autant d’espoir. Jean-Pierre à tant de gens qui se sont tournés vers la force tranquille… vers ton sourire qui n’inquiétait personne ou qui inquiétait ceux qui pensaient pouvoir te dire non… tes cas, on peut juste pas croire qu’à ce soir ça y est, ce soir… tu déposes tes gants de doux boxeur, les gants de garagiste qui a fait la job, les souliers de grand marcheur en tête de file.

Mais ok, on va le croire .. puis ce soir ce soir on est ici pour la grande cause de la Maison Chance, mais on est aussi ici pour t’ accompagner une dernière fois .

Saches que tu as entraîné à ta suite d’autres grands marcheurs et que cet exemple s’inscrit et fait des petits. Saches que tes pas dans la philanthropie ont marqués le sol et nous nous en souviendrons toujours et saches qu’ y a beaucoup plus de chars qui volent dans le ciel ce soir grâce à toi et saches qu’ils allument tous leurs lumière pour te saluer avec reconnaissance!!!

(On allume les cellulaires en tamisant les lumières générales le video.)

Traduction: Lê Hồng Vân