# # # # # # # #

Au revoir Aliénor !

Aliénor, une jeune française de 20 ans étudiante en droit à Lyon, est arrivée à la Maison Chance au début du mois de juillet. Au quotidien, elle s’occupe bénévolement des enfants de l’école primaire du Village Chance. Elle qui a toujours eu envie de s’impliquer dans une mission humanitaire, a choisi Maison Chance car elle lui a été fortement recommandée par un ami qui était bénévole l’été dernier. Aujourd’hui, elle nous livre son témoignage:

« Depuis que j’ai commencé mes études supérieures, j’ai voulu partir en mission humanitaire. J’ai toujours eu envie de découvrir le monde et je souhaitais me sentir utile en aidant les autres. En effet, pendant les études universitaires, on travaille uniquement pour soi sans regarder autour de nous. C’était important pour moi de me confronter à la difficulté de la vie de certaines personnes et d’aller voir ce qu’il y a ailleurs dans le monde, loin de notre quotidien. J’avais aussi le souhait de vivre une expérience intense et hors du commun.

e suis arrivée à Maison Chance en suivant la recommandation d’un ami qui était bénévole l’année passée. Mais contrairement à lui, je me lançais dans l’aventure seule pour 6 belles semaines !

Le choc culturel était immédiat à mon arrivée. Le mode de vie vietnamien est tellement différent du nôtre en Europe… J’hallucinais en voyant 5 personnes sur le même scooter ! J’étais également surprise de constater que la vie se déroule littéralement dans la rue : les gens y cuisinent et y mangent, font leur sieste, leur commerce… On ressent immédiatement cette atmosphère de partage. C’est assez extraordinaire. Il est vrai que l’adaptation n’a pas été simple, mais je recherchais en venant ici, à vivre une expérience radicalement différente. Dès mon troisième jour, je me suis retrouvée dans un bar local à regarder un match de la Coupe du Monde avec une autre bénévole de Maison Chance…

A Maison Chance, mon travail consiste à donner des cours d’anglais aux enfants de l’école primaire (6 à 14 ans) ainsi qu’à faire des activités sportives et manuelles avec eux. Les débuts ont été un peu difficiles. Se retrouver devant une trentaine d’enfants qui ne parlent ni français ni anglais, sachant que je ne parle moi-même pas le vietnamien, n’est pas évident. N’ayant aucune formation particulière d’enseignement ou d’éducation, j’étais encore sur les bancs de la fac de droit quelques jours auparavant.

Se faire aimer et respecter des enfants a été un vrai défi. Il a fallu que je trouve mes marques et les ficelles avec les enfants : ce qu’ils aiment faire, ce dont ils sont capables en fonction de leur niveau, tout en gardant un intérêt pédagogique. J’ai vite compris comment fonctionnait l’apprentissage au Village Chance : j’ai usé de créativité pour inventer des exercices ludiques et des jeux en anglais. J’ai été obligée de développer mon adaptation, ma créativité, mon autonomie, ma ténacité. C’est aussi ça qui rend l’expérience géniale.

Aujourd’hui, je suis satisfaite de mon travail ici : les enfants n’ont pas envie que je parte et moi non plus. Je pense avoir réussi à nouer une réelle relation avec eux, à travers les jeux et les différentes activités sportives, et m’être amusée autant qu’eux ! Une anecdote à retenir serait la prononciation de mon prénom quand j’ai dû me présenter les premiers jours, j’ai eu le droit à tout : de Aliono à Oyao.

A Maison Chance, j’ai rencontré des personnes extraordinaires tant par leur bienveillance que par leur joie de vivre malgré certaines difficultés. Que ce soit les responsables des bénévoles, les autres bénévoles, les employés de Maison Chance, ou encore les habitants du Village Chance, tous ont été extrêmement gentils. J’ai découvert aussi la force que peut avoir une ONG et tout ce qu’elle peut accomplir de merveilleux pour aider les personnes dans le besoin. Tant de générosité et de dévouement est incroyable.

Évidemment, ayant passé la majorité de mon temps avec les enfants, c’est avec eux que je garde les meilleurs souvenirs. Être au contact des enfants oblige à être patient, persévérant, créatif mais surtout dévoué. Ils n’ont pas toujours été faciles mais ils m’ont apporté une affection sans limites, c’est difficilement descriptible… Finalement le fait qu’on ne parle pas la même langue a rendu l’expérience encore plus magique : on a pu trouver une autre forme de communication par les gestes, les regards, les expressions…

Partir si loin de chez soi n’est pas toujours facile, j’ai vécu des moments plus compliqués liés beaucoup à la fatigue et la solitude… Mais ces moments sont vite effacés par l’intensité de l’expérience vécue ! C’était mon premier grand voyage, ma première expérience avec des enfants et ma première fois en Asie. C’est vrai qu’en y repensant c’était un peu fou de partir comme ça, sans personne, sans parler vietnamien, dans un pays tellement différent du mien… J’ai réalisé un défi personnel en quelque sorte, et je n’ai aucun regret. Mon expérience à Maison Chance m’a apporté confiance en moi, patience, autonomie, capacité d’adaptation et surtout, générosité ! J’encourage quiconque à franchir ce cap, même si ce n’est pas facile. On en ressent d’autant plus de fierté.

Mon bénévolat à Maison Chance s’achève bientôt. Le départ va être difficile. Une fois qu’on y est, on a plus envie de partir. Merci Maison Chance pour m’avoir permis de réaliser cette aventure au sein de votre ONG. J’espère avoir pu apporter mon aide à cette organisation extraordinaire ! »

Merci à toi Aliénor, pour le temps passé aux côtés des enfants du Village à qui tu manques déjà ! Maison Chance et toute son équipe te souhaite un bon retour en France auprès de ta famille et tes amis à qui tu auras plein de choses à raconter !

Traduction: Philippine