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Meals offered by Maison Chance to a psychiatriDes repas de Maison Chance distribués dans un asile psychiatriquec hospital

Une à deux fois par an, une équipe Maison Chance part distribuer des repas dans un asile psychiatrique. Celui-là même où Thanh a été recueilli par Tim il y a 20 ans.

L’initiative est venue de Thanh. Vingt ans après avoir été recueilli par Tim dans l’asile psychiatrique de Thu Duc il n’a pas oublié d’où il vient. Il n’a pas oublié ceux qui, eux, sont restés là-bas. Chaque année, une ou deux visites sont prévues pour donner un peu d’amour aux patients internés et sans proches. Très souvent des repas sont confectionnés pour eux.

Cette fois les cuisiniers bénéficiaires de Maison Chance se sont attelés à la préparation de plus de 1200 repas pour qu’ils soient ensuite distribués. Et pas question de revoir les exigences à la baisse. Au menu : des Banh Uot, délicieuses crêpes de riz garnies, plat typique du Vietnam. L’atelier boulangerie a aussi mis la main à la pâte en confectionnant 1300 gâteaux.

Un bus de 50 personnes de Maison Chance a donc été affrété. Enfants et adultes, écoliers, employés bénéficiaires et bénévoles, tous ont énergiquement participé à cette excursion. Après avoir chargé le véhicule des immenses récipients de nourriture et de briques de lait, le bus a quitté le Village Chance tôt dans la matinée. Une fois arrivés sur place, il a fallu mettre les gâteaux et les briques de lait dans des pochettes plastique. Et ce ne sont pas les bonnes volontés qui manquaient. Des centaines de mains se tendaient pour apporter leur pierre à l’édifice, faire de cette démarche une action collective. Le moment de la distribution a provoqué le même enthousiasme. A chacun des patients de l’asile, on a donné un repas ainsi qu’un sac contenant un gâteau et du lait.

L’équipe de Maison Chance a donc parcouru toutes les cellules communes de l’asile pour aller à la rencontre de chacun. La visite a commencé par les box des femmes et s’est poursuivie avec ceux des hommes. L’accueil était pour le moins chaleureux. Certains ouvraient grand les bras, d’autres arboraient un sourire éclatant ou certains même entonnaient un morceau de musique, tapant dans les mains, saluant ainsi l’arrivée des visiteurs. Les « Thank you » fusaient et les poignées de mains s’échangeaient par dizaines.

Chez les hommes, deux d’entre eux ont entamé des pirouettes de break dance, rejoints ensuite par un danseur torse nu, vrillant sur le sol en béton. On a même parlé football. « Ah vous êtes français ? est interpellé un bénévole français – Je connais Djorkaeff, j’ai joué avec lui, même ». Tim Aline s’est approchée des uns et des autres, les questionnant sur leur histoire, prêtant une oreille attentive et leur dispensant des paroles apaisantes.

Cet échange entre enfants défavorisés, personnes handicapées et patients de l’asile s’est donc déroulé dans la bonne humeur. A Maison Chance, chacun s’est investi dans cette tâche et le fait d’apporter de l’aide à des êtres encore plus démunis que soi-même a provoqué une réelle source de joie aux handicapés et enfants de Maison Chance. En fin de journée, le bus est reparti, ramenant à Maison Chance des têtes pleines de souvenirs et des cœurs comblés.

Texte: Armelle de Rocquigny